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Photographie n°24

Contrefort, marine du Bourbier à Saint-Benoit, 2017

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Cliché : Eric VENNER DE BERNARDY DE SIGOYER

Données historiques et techniques

Le site de la marine du bourbier se situe à l’Est de l’île de la Réunion sur le territoire de la commune de Saint-Benoît sur la côte dite au « vent » à l’entrée Nord de la ville au lieu-dit la marine. Le site est aménagé en aire de pique-nique. Il est situé dans une zone perturbée à l’emplacement de l’endroit dit « cap Fontaine ».

La consultation du plan de la délimitation des pas géométriques de la commune de Saint-Benoit, approuvé en séance du conseil privé le 9 octobre1876 pour la partie comprise entre l’embouchure de la rivière des roches et le bourbier, nous donne un aperçu de l’organisation spatiale de la marine du bourbier.

Figure1: Représentation photogrammétrique du contrefort
Par Jimmy Mouchard

Le site 

L’opération de prospection archéologique sous-marine référencée OA : 3132 a permis de mettre en évidence une structure architecturale qui est constituée de pierres basaltiques taillées et de moellons. L’espace de passage appelé « glissière » qui servait autrefois à faire glisser les balles de Vacoas tressées chargées de sucre, de café, est encore visible aujourd’hui, ainsi que la voie carrossable taillée dans le roc qui permettait aux charrues d’acheminer les marchandises diverses.

Le mur identifié, comme un contrefort, est très imposant. Il est conservé sur 9 mètre de haut, 4,55 mètres de long pour 0,30 à 0,40 mètre d’épaisseur.

D’après la conclusion de Jimmy Mouchard, Docteur en Archéologie, qui a soutenu la Confrérie des Gens de la Mer lors de cette opération :

En l’état de notre observation, il apparaît certain que le site de la « Marine du Bourbier » a fait plusieurs fois l’objet de réfections et de phases de reconstructions. Il ne s’agit pas ici d’une étude d’archéologie du bâti complète et exhaustive mais d’un simple aperçu du potentiel exploitable à des fins scientifiques. L’ensemble des données brutes a été traité afin d’en extraire de premières orthophotographies et de faciliter les premiers relevés en élévation. Couplée à l’élaboration du plan masse, cette documentation inédite vient nous éclairer sur le système de construction pensé et mis en œuvre dans un environnement littoral assez hostile. Les principaux ensembles architecturaux (19 murs, soit 5 terrasses) qui ont été soumis à l’observation archéologique de surface se présentent dans un état de conservation exceptionnel qui invite à une prise de conscience des élus et des collectivités locales quant à la nécessité de restaurer/conserver l’un des rares patrimoines portuaires de l’île de la Réunion, probablement le seul ensemble architectural « étagé » recensé, conçu sur la base de la roche naturelle et selon le principe de l’empilement de terrasses débordantes. Imposante par ses volumes, par ses dimensions et par la masse de matériaux employés, la « Marine du Bourbier » interroge sur les origines de ce programme architectural ambitieux (à savoir le commanditaire et le gérant d’un tel site). Bien que superficiel, ce travail permet d’ores-et-déjà de mieux caractériser ces infrastructures littorales et leur évolution aux 19e et 20e siècles.

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